lundi 18 août 2014

L'été de mes premières cousettes...

Il y a fort fort longtemps, je trainais mes guiboles au dehors, au dedans, en m'ennuyant éperdument pendant les vacances. Sauf lorsque je confisquais le nécessaire à couture de Maman : une ancienne boite-nichoir à perruche qui comportait sommairement du fil blanc, du fil noir et quelques autres bobines, des aiguilles, une paire de ciseaux, des boutons.

La couture n'était pas l'essentiel de ce que devait savoir faire une fillette née en 1974, bénite époque de la femme libérée de ce genre d'obligations domestiques. Je bricolais seule dans mon coin, sans demander aide et conseils, alors que j'aurais aimé apprendre dans les règles de l'art. J'ai fait tomber quelques ouvrages l'été de mes 12 ans, cousus à la main ou parfois assemblés à la machine lorsque ma grand-mère me prêta la sienne.

Robe de poupée en dentelle ancienne

Il y a eu la robe de Sarah, la poupée en porcelaine de ma soeurette qui terrifie Mademoiselle autant que les clowns me concernant. Nous avons juste emporté le vêtement. J'avais bricolé une robe avec un jupon en dentelle ayant appartenu à ma grand-mère. Une amie de mes parents avait vu le travail et lâché un maladroit "moi aussi, je ne m'arrête qu'au bâti"... Je me souviens avoir été déçue face à l'application engagée pour réaliser des coutures propres, tout au moins sur la partie visible o:)



Robe de poupée en dentelle ancienne

L'année suivante, j'ai réalisé une jupe bleue, dans un velours Milleraies dont il ne me reste aucune photo. Je me souviens avoir acheté juste 80 cm de tissu. Je me souviens de l'air méprisant de la vendeuse maugréant au gâchis car je n'en aurais pas assez. Certes, mais je n'avais en poche que la somme pour ce métrage et j'ai eu honte de le lui dire. Alors, je me suis débrouillée pour faire tenir le projet dans cette longueur et cette largeur, usant d'un raccord peu orthodoxe mais soigné. Trop juste pour moi, elle allait très bien à ma soeurette qui adorait porter des jupes.


Le meilleur souvenir de débutante est celui où ma tante m'a acheté du tissu jaune à pois blancs pour que je réalise un vêtement destiné à la Patouf de ma cousine.... Acheté !!! La marque de confiance était énorme car personne n'avait investi le moindre bout de fil pour un projet couture !

Patouf

La bienveillance des adultes cultive le talent des enfants, j'ai mis beaucoup d'application dans cet ouvrage. Il est sans nul doute le projet le plus fini de mon enfance qui s'achevait alors.

3 commentaires:

  1. J'ai cousu très tôt. J'ai le souvenirs de marionettes faites pour le spectacle de l'école primaire, une sorcière plus particulièrement.
    Je n'ai jamais eu de tissu neuf tant que je n'ai pas eu les moyens de me l'acheter.
    Je n'ai que des garçons qui se débrouillent pour l'essentiel. Peut être un jour aurai je une petite fille pour transmettre mes savoirs et savoirs faire.

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  2. Je te le souhaite parce que c'est rudement sympa de coudre avec les enfants. J'espère que mon fils aura aussi envie un jour. Ce n'est pas une chasse gardée.

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  3. C'est drôlement impressionnant. La première robe est magnifique ! Je "cousais" un peu étant enfant, mais loin de ce niveau.

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