lundi 9 novembre 2015

Mordue du fil #1 : l'alpaga

Travers de tricoteuse, il est rarissime que je me plie aux recommandations d'un modèle quand celui-ci utilise un fil compliqué à dénicher ou quand mon stock se rappelle à moi. En étudiant d'un peu plus près mes tombés d'aiguilles, je reconnais avoir utilisé certaines matières de manière inappropriée.


Ce retour sur expérience est consacré dans ce billet à l'alpaga, matière largement explorée à travers des ouvrages comme le Nord, le Pebble, le Topsy Turvy Moebius, ou plus récemment le cheich Carrie.

L'alpaga, un fil naturel

Fil fin et plutôt poilu, l’alpaga tient chaud sans être lourd. Très résistant dans sa version 100% alpaga, ce fil ne bouloche quasiment pas.

Alpagas, broutant paisiblement

Il existe dans à peu près toutes les marques. Fonty propose une version alpaga de la creuse alors que d'autres marques Plassard, Adriafil, Louisa Harding l'importent du Pérou, pays de l'alpaga. Pourvu de lire sur l'étiquette la mention 100% alpaga, la qualité sera similaire d'une marque à l'autre. Or, les fabricants aiment à mélanger les fibres soit pour des raisons économiques, soit pour bénéficier des qualités de chacune : douceur, résistance, brillance. Un choix parfois judicieux, parfois moins.

L'alpaga a deux caractéristiques importantes à prendre en compte pour le choix d’un ouvrage : le risque de feutrage par choc thermique, sous l’effet de la chaleur corporelle ou par frottement. Il peut être aussi urticant, mal supporté au niveau du cou, de la tête et peut occasionner des irritations dès le tricotage.

Que tricoter ou ne pas tricoter en Alpaga ?

Il vaut mieux s'abstenir de tricoter des bonnets, des écharpes voir même des châles portés sur des bras nus. Le pull à col ou près du corps en 100% alpaga peut se révéler très inconfortable. L'alpaga n'est pas recommandé pour les enfants qui ne manqueront pas de râler si ça gratte.


Fan inconditionnelle de cette fibre, mes tombés d'aiguilles en alpaga sont pléthoriques.

Avec le recul, je peux dire que le Topsy Turvy Moebius en Sierra Andina d'Adriafil est urticant alors que le cheich Carrie tricoté en Louisa Harding (baby alpaga) est beaucoup moins irritant, montrant la différence notable entre l'alpaga et le baby alpaga. A comparer un fil identique, le bal des papillons est moins agréable que le Carrie car l'un est plus chaud que l'autre. La raison ? L'envergure entre les deux châles. Le caractère urticant de la fibre s'exprime dès que le corps a trop chaud.

Le Pebble Boat a feutré sous les bras

Coté pull, le Nord en alpaga Artesano entame son second hiver sans aucun problème, agréable à porter grâce à sa forme loose, son col en V, il se superpose parfaitement au sous-vêtement en coton alors que le Pebble Boat tricoté en Sierra Andina a légèrement feutré sous l'effet de la chaleur corporelle à cause de sa forme trop ajustée.

Pour résumer, voici un tableau des fils que j'ai pu tester.


Le 100% alpaga, plus résistant que le baby alpaga, sera désormais la matière première de gilets ou pulls fluides d'hiver sans contact immédiat avec la peau, n'hésitant pas à abaisser les emmanchures pour éviter le feutrage sous les bras.

Comment éviter la catastrophe du feutrage ?


Outre le choix de l'ouvrage, l'alpaga demande un lavage délicat. Les étiquettes mentionnent somme de précautions utiles à suivre. Le risque de feutrage existe aussi au moment du rinçage si la température n'est pas strictement identique à celle du lavage. L'alpaga n'aime pas du tout les chocs thermiques, les eaux trop froides, trop savonneuses et les frottements. Un bain de Soak ou d'Eucalan sans rinçage, un essorage dans une grosse serviette permettra aux ouvrages en alpaga de vivre très très très longtemps, parole de fan inconditionnelle de l'alpaga !

3 commentaires:

  1. Un article comme j' en raffole !
    Je prends note de tes remarques, et essaierai de comparer... quand j' aurai enfin commencé à tricoté tout l'alpaga que j' ai en stock!

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  2. Suite à de gros bugs de feutrage alors que je lavais comme d'habitude des pulls des garçons, homme compris,au point qu'ils étaient immettables, j'ai abandonné en grande partie l'alpaga .je n'ai jamais eu de soucis avec le cachenir ni la pure laine, alors à budget équivalent...
    Un alpaga qui ne bouge pas: celui de la Droguerie.

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  3. Sympas tes retours sur les laines à l'usage... Je rajoute mon grain de sel, pour les petits ouvrages, je privilégie l'essorage léger à l'essoreuse à salade quand l'ouvrage le permet, le poil de l'alpaga devient plus aérien qu'a l'essorage à la serviette qui à tendance à écraser un peu plus la laine... Des bises

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